Tags de billets : France Rwanda 1994, la honte !

Plus d’une centaine de billets taggués en circulation, depuis peu. A l’occasion des 20 ans de la complicité des autorités françaises et réseaux françafricains dans le génocide des Tutsi au Rwanda (autour d’un million de morts en 100 jours : le massacre le plus intense et rapide de l’Histoire !). La France devenue depuis une terre d’asile pour criminels contre l’humanité.

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« Réparations » & condamnations doivent être faites, et soutenues ardemment, au plus tôt. Ceci malgré les années passées, ou atermoiements obscurs venant de l’inacceptable mystification à l’oeuvre : comme cette théorie sournoise du « double génocide », ou les hypothèses orientées vis à vis de l’attentat du 6 avril 1994. Et qui n’ont eu de cesse de servir à renverser les responsabilités, tout du moins les brouiller. Ainsi diluer le vrai du faux, non sans malice. Ceci dans le sens néocolonialiste de l’a priori classique et raciste : « tous barbares ». Un négationnisme entretenu au sommet de la hiérarchie de l’Etat major français, également par un ténor du barreau de Paris, des conseillers à l’Elysée, et les mass médias.

La litanie des complices est pesante, effectivement, mais nécessaire : Jacques Lanxade, responsable des armées à l’époque, le Gle Quesnot, idéologue agressif, le Cdt Grégoire De Saint Quentin, le Cel Robardey, etc ; avec des dénonciations, rares, dans les rangs, comme celle du Gle Barrais, également impliqué ; nombre de conseillers comme Védrine ; le juge Bruguière notamment ; Stephen Smith à Libération ; le pourtant très célébré journal Le Monde alors, généralement vu comme « impartial » ou « équilibré », dans les mentalités communes (pas un fait isolé : sa rédaction, sous Edwy Plenel, fut odieuse également vis à vis des révélations de Denis Robert concernant Clearstream) ; ou le magazine Marianne se faisant le relai aussi du mensonge, plus récemment ; les affabulations de Pierre Péan, particulièrement concernant l’attentat du 6 avril 1994 sur l’avion qui devait affréter le président Juvénal Habyarimana à Kigali. Des instruments désormais abscons, pour l’essentiel, de cette orchestration infâme.

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Il ne faudrait pas que Paul Barril, énième mercenaire de notre Etat dévoyé, enfin visé par une plainte en justice, actuellement pour cela, et en France, serve justement de fusible à tous les autres : Mitterrand (président en 1994), Balladur (premier ministre), Juppé, Quilès, Védrine, Villepin, Toubon, Léotard…

Un engagement constant en ce sens des rescapés, familles des victimes et d’une partie non négligeable des sociétés civiles rwandaise comme internationale porte ce juste combat pour la vérité, en tel drame absolu.

Comme de mettre fin à des accords de défense iniques, se perpétuant, au gré des alternances électorales. Une des clés de la Françafrique, avec le franc CFA ; la place de la France au Conseil de Sécurité de l’Onu ; une sous traitance depuis 1945 à la France par le pouvoir américain, du pré carré colonial historique (via les fausses indépendances, autour de 1960, avec De Gaulle et le système Foccart, comme les réseaux successifs progressivement éclatés) ; la main mise, cela dit de plus en plus concurrentielle, sur les infrastructures et matières premières : uranium, pétrole, diamants, bois, café… ; le mercenariat d’Etat et le business des conseillers politiques ; les commissions et financement des partis politiques principaux : les doctrines de l’Ecole de guerre à Paris, etc…

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Ainsi, la CEC, Ibuka, France Rwanda Génocide, La Nuit rwandaise, etc, s’impliquent certes avec des disparités, mais de longue date. D’ailleurs, ils sont témoins de l’accusation au premier procès qui a lieu en ce moment même, d’un des responsables rwandais du génocide, Pascal Simbikangwa, devant la cour d’assises de Paris. Comme Michel Sitbon de « Rwanda : 20 ans ça suffit ! », très au fait de ce rendez-vous judiciaire difficile, a fortiori : « Un procès de six semaines, six semaines d’audiences pendant lesquelles les jurés n’auront pas l’occasion d’entendre parler des responsabilités française, ou tout simplement du fait que l’accusé participait à un service de renseignements encadré par un officier français, le colonel Robardey, et que son supérieur immédiat, le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, était officier de liaison auprès des français en plus de bras droit du colonel Bagosora réputé « cerveau du génocide ». »

Depuis longtemps, il nous rappelle l’ordre hiérarchique des responsabilités françaises : « Il y a vingt ans, la France, son armée, et le gouvernement d’Edouard Balladur sous la Présidence de François Mitterrand, s’engageaient aux côtés des forces génocidaires rwandaises, avant, pendant et après les cent jours de l’extermination des Tutsi. »

Ces crimes dépassant l’entendement sont imprescriptibles. L’universalité et l’humanité toute entière y sont convoqués, de façon encore plus criante que les générations passent et les silences persistent (ce fameux effet pervers du génocide, avec ses principes retords, ou bases ethnistes exacerbées, les peuples ainsi manipulés en masse).

Une pensée pour les populations du Kivu actuellement…

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A lire, notamment : Une Guerre noire de Gabriel Périès et David Servenay.

A propos Collectif des Innovations/illuminations Politiques

Notre projet initial : convier nos semblables et leur proposer une série d’happenings d’ampleur, plutôt subversifs, selon leurs besoins. Ceci dans l’esprit du collectif Voina, comme de Krzysztof Wodiczko, Banksy, ou encore GRL Graffiti (qui se critiquent par ailleurs). Sans être du mapping commercial, ou une énième promo’ de réalisations personnelles, de prime abord (aspects trop mis en avant par le système). Ainsi essayer de redonner sa place à ce qu’il se fait de mieux en matière politique et artistique, avec les effets escomptés sur les pouvoirs en place.
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