La partialité et le mensonge sont de mise (cf. liens #1 et #2 avec les contenus litigieux dans la sous partie « 13.1 Des Français le 13 mai à Bisesero ? » précisés en copie ci-dessous), Jacques Morel oubliant volontairement 5 des 6 rescapés basesero interviewés par Matjules au Rwanda en décembre 2014 avec en réalité un seul (Adrien Harolimana) qui contredit sa version précédente et non pas « nombre d’entre eux » ! Notre historien du génocide des Tutsi est peu disert (c’est même un euphémisme de le signifier) quant à ce que confirment Emmanuel Karibana, J.B.Hakizimana, Sylvain Nyakayiro, Boniface Mutuyemungu et Marcel Harerimana. Et cela se prétend intègre et rigoureux. La preuve que l’on ne peut faire totalement confiance en ce dit « spécialiste de la politique française en Afrique » (tant apprécié de « Survie low cost » après feu Verschave) usant de la négation concernant les témoignages relatifs aux « blancs » des 12 et 13 mai 1994. Il ne cite pas les sources concernant son affirmation qu’il y a au pluriel d' »autres personnes » venues réinterroger ces rescapés basesero après Serge Farnel. Pas davantage il n’indique ici l’ouvrage « Vendredi 13 à Bisesero » de Bruno Boudiguet (éditeur également des enquêtes de Serge Farnel « Rwanda, 13 mai 1994, Un massacre français ? » avec L’Esprit frappeur et « Bisesero. Le ghetto de Varsovie rwandais » de même chez Aviso) fort à propos justement, confirmant avec nombre d’entretiens – plus de 80 témoins explicites à eux deux Serge et Bruno successivement – la présence et participation de « blancs » lors de la grande attaque. Est-ce que Morel épargne Bruno en ces lignes (pas toujours le cas) pour ne pas trop le froisser publiquement et directement comme il a avec d’autres en écho (chicayas via à l’origine Eric Nzabihimana ou Vénuste Kayimahe et la hiérarchie institutionnelle en place visiblement) calomnié systématiquement Serge Farnel à l’initiative en amont sur ce point ? Ou bien c’est juste pour masquer l’importance de la somme de témoignages réunie dans « Vendredi 13 à Bisesero » corroborant l’enquête de Serge. Au final Morel survole en quelques phrases cet aspect longuement étayé au coeur de ce qu’il reste à dire face au négationnisme entourant le génocide des Tutsi, et est malhonnête dans son procédé. Les témoins de Bisesero apprécieront une fois de plus le manque d’écoute abyssal, sauf à servir les verticalités de représentants de toutes parts là pour la jouer encore et toujours d’énièmes filtres de pouvoir sur la réalité ! Précisons qu’en la date du 20 juin 2016, celle des publications de Jacques Morel en versions 1.5 puis 1.6, Matjules n’avait pas encore diffusé les interviews de Boniface Mutuyemungu ni de Marcel Harerimana, mais c’était annoncé pour prochainement (ce qui fut réalisé). A voir donc si Morel a fait depuis une version 1.7 moins orientée au bas mot ou s’il est resté dans un flou fallacieux qui confine à l’amateurisme volontaire à ce niveau.
Ainsi #1 :
« L’état des connaissances sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi » Jacques Morel le 20 juin 2016, v1.5 https://ecirtam.net/autoblogs/autoblogs/frglobalvoicesonlineorg_0e319138ab63237c2d2aeff84b4cb506d936eab8/media/e6c85132.RoleFranceRwanda2016.pdf
Page 42
« 13.1 Des Français le 13 mai à Bisesero ?
Serge Farnel est un journaliste free-lance qui a suivi des auditions publiques de la commission Mucyo à Kigali en 2006 pour le compte de l’agence israélienne Metula News Agency (Ména). Sur la base d’interviews réalisés en avril 2009 et février 2010, il assure qu’il a recueilli les preuves que des militaires français ont participé au grand massacre des 13 et 14 mai 1994 à Bisesero. Après avoir fait publier un article dans leWall Street Journal, [note] 387 il sort un livre en novembre 2011 où il assure que le 13 mai « la population hutu a achevé les blessés » que « des soldats français auraient commencé par pilonner, puis mitrailler ». [note] 388
Rien dans tous les témoignages de rescapés, recueillis par African Rights ou la commission Mucyo, ne venait accréditer auparavant la présence de Français lors de cette attaque du 13 mai, la plus meurtrière qu’ils ont subie.
Un examen attentif des témoignages présentés et de la méthode utilisée fait apparaître la fragilité de la preuve avancée. Le scénario est construit à partir d’affirmations de miliciens trop heureux de faire accréditer une version de leur histoire où ils ne sont plus les pires des assassins. Lors des entretiens, les rescapés sont assaillis de questions par l’enquêteur qui, sans tenir compte de leur traumatisme, parvient à leur faire dire ce qu’ils n’ont jamais dit auparavant. [nous soulignons en gras] Réinterrogés par d’autres personnes, nombre d’entre eux contredisent les propos que Farnel leur a prêté. [note] 389
Une plainte contre X de rescapés du génocide devait être déposée à Paris pour des faits de participation directe de militaires blancs au massacre de masse du 13 mai 1994 à Bisesero (ouest du Rwanda) où des membres de leurs familles ont ce jour-là été tués, [note] 390 mais elle ne s’est pas concrétisée, laissant ainsi planer le doute sur le sérieux de cette accusation qui ne peut nuire qu’à la crédibilité des victimes. »
-> « [Note] 389. Matjules, Interview par Matjules d’Adrien Harolimana, rescapé de Bisesero, 22 octobre 2015.«
Egalement #2 :
« L’état des connaissances sur le rôle de la France dans le génocide
des Tutsi » Jacques Morel le 20 juin 2016, v1.6 http://jacques.morel67.free.fr/RoleFranceRwanda2016.pdf
Pages 40-41
« 13.1 Des Français le 13 mai à Bisesero ?
Serge Farnel est un journaliste free-lance qui a suivi des auditions publiques de la commission Mucyo à Kigali en 2006 pour le compte de l’agence israélienne Metula News Agency (Ména). Sur la base d’interviews réalisés en avril 2009 et février 2010, il assure qu’il a recueilli les preuves que des militaires français ont participé au grand massacre des 13 et 14 mai 1994 à Bisesero. Après avoir fait publier un article dans le Wall Street Journal, [note] 371 il sort un livre en novembre 2011 où il assure que le 13 mai « la population hutu a achevé les blessés » que « des soldats français auraient commencé par pilonner, puis mitrailler ». [note] 372
Rien dans tous les témoignages de rescapés, recueillis par African Rights ou la commission Mucyo, ne venait accréditer auparavant la présence de Français lors de cette attaque du 13 mai, la plus meurtrière qu’ils ont subie.
Un examen attentif des témoignages présentés et de la méthode utilisée fait apparaître la fragilité de la preuve avancée. Le scénario est construit à partir d’affirmations de miliciens trop heureux de faire accréditer une version de leur histoire où ils ne sont plus les pires des assassins. Lors des entretiens, les rescapés sont assaillis de questions par l’enquêteur qui, sans tenir compte de leur traumatisme, parvient à leur faire dire ce qu’ils n’ont jamais dit auparavant. [nous soulignons en gras] Réinterrogés par d’autres personnes, nombre d’entre eux contredisent les propos que Farnel leur a prêté. [note] 373
Une plainte contre X de rescapés du génocide devait être déposée à Paris pour des faits de participation directe de militaires blancs au massacre de masse du 13 mai 1994 à Bisesero (ouest du Rwanda) où des membres de leurs familles ont ce jour-là été tués, [note] 374 mais elle ne s’est pas concrétisée, laissant ainsi planer le doute sur le sérieux de cette accusation qui ne peut nuire qu’à la crédibilité des victimes. »
-> « [Note] 373. Matjules, Interview par Matjules d’Adrien Harolimana, rescapé de Bisesero, 22 octobre 2015«
Par ailleurs :
http://cec.rwanda.free.fr/actualite/actu-2013-06-01-et-jours-suivants.html
« Nous pataugeons dans cette affaire car la probabilité d’une présence de soldats français ne peut être exclue catégoriquement. » Emmanuel Cattier, 21 juin 2013
http://jacques.morel67.free.fr/Farnel13maiReponseGolias.pdf
http://www.bisesero.net/pages/reponses-aux-critiques/
http://www.cobaye.in/13-mai-1994-reponse-a-Jacques
https://www.lanuitrwandaise.org/revue/bisesero-un-crime-francais,356.html
http://fr.igihe.com/spip.php?page=mv2_article&id_article=9718
Etc…
https://survie.org/auteur/claude-chenaud (Survie se critique par ailleurs)
Ping : Introduction au négationnisme contre les rescapés de Bisesero [2ème partie] | Collectif des Innovations/illuminations Politiques
Ping : La Nuit rwandaise #11 utilise l’enquête de Matjules | Collectif des Innovations/illuminations Politiques
Ping : Graner et Doridant en promo’, la critique… | Collectif des Innovations/illuminations Politiques
Ping : Déni de Marcel Harerimana et calomnies d’Eric Nzabihimana contre S.Farnel & des témoins rescapés | Collectif des Innovations/illuminations Politiques